Mythes et symboles en Architecture

• Atlantide

Continent englouti, réel ou mythologique
Paradis perdu ou cité idéale
Platon y projette ses rêves d’une organisation politique et sociale idéale

• Babel

Etymologie : Porte du ciel
Symbolique : Confusion des plans terrestres et divins Nom hébreu de Babylone
(Voir Tour)

• Babylone

Etymologie : Porte de Dieu
Archéologie : Plan rectangulaire, fortifications infranchissables, jardins suspendus de Nabuchodonosor
Symbolique : Antithèse de la Jérusalem céleste et du Paradis
Cité splendide mais viciée qui s’est condamnée elle-même en détournant l’homme de sa vocation spirituelle
Triomphe passager d’un monde matériel qui n’exalte qu’une partie de l’homme (domination, profit, luxure) et le désintègre

• Colonne

Etymologie : du latin « columna »
Symbolique : Arbre de vie / axe du monde
La colonne comme arbre donne vie à l’édifice (la base est l’enracinement, le fût est le tronc, le chapiteau est le feuillage)
Relation de l’homme au divin
Fonction de soutènement, de support (de vie, du monde et du sacré)
Frontières de protection ; au delà Dieu n’y exerce plus son pouvoir (Colonnes d’Hercule)
Puissance, victoire, immortalité

• Dôme

Etymologie : du latin « doma » (terrasse), du grec « dôma » (maison)
Symbolique : Le dôme est une représentation de la voûte céleste
La coupole est le plus souvent posée sur une construction à base carrée. Le ciel est donc associé au rond, la terre au carré.
Se rapportent à la symbolique du dôme, les dolmens, les coupoles Byzantines, les stupas bouddhiques, les qubbahs musulmanes.

• Echelle

Etymologie : du latin « scala » (l’escale)
Symbolique : Passage
Echanges terre-ciel
Support imaginatif de l’ascension spirituelle (du charnel au psychologique au spirituel)

L’échelle possède le sens de l’octave, car à chaque degré, correspond un nouveau niveau de connaissance
Liée au mythe du centre du monde

• Enceinte

Etymologie : du latin « inciens » (entouré d’une ceinture)
Définition : Lieu fermé d’une manière quelconque (mur, fossé, palissade, haie) Triple enceinte des Celtes, des Grecs, des Angkoriens, des Chinois Symbolique : Réserve sacrée, lieu infranchissable sauf à l’initié

• Escalier
Etymologie : du latin « scalaris », de « scala » (l’escale) Symbolique : Progression vers le savoir
Vers le ciel, connaissance du monde réel ou divin
Vers le sous-sol, savoir occulte ou inconscient
L’escalier résume le drame de la verticalité : ascension / chute Participe de la symbolique axe du monde (verticalité et spirale)

• Fenêtre

Etymologie : du latin « fenestra »
Symbolique : Réceptivité
Si la fenêtre est ronde, c’est une réceptivité de même nature que l’œil ou la conscience.
Si la fenêtre est carrée, c’est une réceptivité de même nature terrestre.

• Forteresse

Etymologie : du latin « fortis » (courageux, fort)
Définition : Ouvrage de fortification présentant un certain nombre de forts pouvant recevoir une garnison ou défendant une étendue de territoire
Symbolique : Refuge suprême, refuge intérieur de l’homme, caverne du cœur Lieu de communication privilégié de l’âme avec le Divin ou avec l’Absolu

• Horizontale / Verticale

Etymologies :
Verticale, du latin « verticalis », de « vertex » (sommet) Horizontale, du latin « horizon », du grec « horizein » (borner) Symboliques :
La verticale est la ligne du qualitatif et de l’élévation L’horizontale est la ligne du quantitatif et de la surface

• Jardin

Etymologie : de l’ancien français « jart », du francique « gard », de l’allemand « garten »
Symbolique : Paradis terrestre, centre du cosmos
Souvenir de paradis perdus

Images et résumés du monde (chez les persans, les amérindiens, les japonais) Invitation à la restauration de la nature originelle de l’être
Domaine de la connaissance supérieure
Fécondité

Centre de l’âme
Affirmation du pouvoir de domestication de l’homme sur la nature (culture / nature sauvage, pensée / spontanéité, ordre / désordre, conscience / inconscience)
Le plan du jardin est en rapport avec les plans de la cité ; dans une enceinte carrée, quatre fleuves orientés dans les quatre directions partagent le monde en quatre parties. Un système fermé tourné vers le bassin central miroir du ciel.
Lieu de croissance de la culture, des phénomènes vitaux et intérieurs
Par la prédominance du végétal, le jardin s’oppose à la Jérusalem céleste (voir Jérusalem céleste).

Jardin d’Eden
Jardins suspendus de Babylone Cloître des monastères

Le Paradis traditionnel est associé au cercle, au jardin. Il est la représentation du ciel sur la terre. Il est tourné vers le passé.
La Jérusalem céleste est une forme du Paradis associée au carré, à la ville. Elle est la représentation de la terre dans le ciel. Elle est une projection dans un avenir sans précédent.

• Labyrinthe

Etymologie : du latin « labyrinthus », du grec »laburinthos »(palais des haches) Définition : Edifice utilisé comme système de défense aux portes des villes fortifiées, soit contre l’adversaire humain, soit contre les influences maléfiques
Mythologie : Edifice construit par Dédale, pour le Roi Minos afin d’y enfermer le Minotaure.
Symbolique : Voyage initiatique discriminatoire
Le labyrinthe conduit à l’intérieur de soi-même, il représente les détours pour atteindre l’unité perdue
Mort et résurrection
Son plan est à rapprocher des « mandalas » tibétains

• Maison

Etymologie : du latin « manere »(rester), « mansio »(demeure)
Symbolique : Centre du monde, axe du monde
L’axe du monde relie la terre au ciel et traverse la maison (dans la maison chinoise, il passe par le trou dans le toit pour l’évacuation de la fumée e le trou au sol pour recueillir les eaux de pluie ; dans la maison arabe, le jardin intérieur avec le bassin central en tient lieu ; dans les sociétés maçonniques, le fil à plomb symbolise cet axe)
Le cercle est la forme spécifique du mouvement et des constructions du nomadisme (tentes, yourtes, igloos…)
Le carré est la forme spécifique de la stabilité des constructions des peuplades sédentarisées
Pour Bachelard, la maison symbolise l’être intérieur, les différentes pièces étant les différents états d’âme, la cave représente l’inconscient, le grenier l’élévation spirituelle
Refuge, protection, sein maternel
Dans les tarots divinatoires, la maison-dieu est le seizième arcane majeur ; il revisite le mythe biblique de la tour de Babel
(Voir Tour, Babel)

• Mur

Etymologie : du latin « murus »
Symbolique : Limiter, défendre, séparer Communication coupée
Sécurité et défense mais aussi étouffement et captivité

• Paradis

Etymologie : du latin « paradisus » (parc réservé aux bienheureux), du grec « paradeisos », de l’iranien « pardaiza »(enclos du Seigneur)
Source centrale : origine de la vie
Quatre fleuves déterminent les quatre directions

Axe terre-ciel (Voir Jardin)

• Porte

Etymologie : du latin « porta »
Symbolique : Lieu de passage entre deux états, indique le passage et invite à le franchir.
Les villes orientales antiques étaient à quatre portes cardinales qui permettaient l’accès des quatre directions au centre du monde.
Les portes des églises sont les ouvertures qui conduisent à la divinité et donnent accès à la révélation.
Les animaux fabuleux qui ornent les portiques avaient pour fonction d’interdire l’entrée aux forces maléfiques.

Balestra Raymond / Conseiller Pédagogique Arts Visuels
IA 06 / BP 3001 / 06201 Nice Cedex 3 / Tel : 04 93 72 64 59 / Mail : Raymond.Balestra@ac-nice.fr

Le passage de la terre au ciel s’effectue par le trou du dôme ou de la tente (axe du monde)
Le linteau de la porte s’apparente à l’arc en ciel, affirmation indirecte du passage au divin.

La porte des cieux s’oppose à la porte des enfers
Porte du temple ou porte d’Occident : à son seuil se couche le soleil, au-delà règnent les ténèbres et donc le monde profane.

• Pyramide

Etymologie : du latin « pyramis », du grec »puramis »(monument égyptien et géométrique)
Définition : Monument à base rectangulaire et à quatre faces triangulaires et qui selon les civilisations a servi de tombeau (Egypte) ou de temple (Mexique, Indonésie, Cambodge)

Symbolique : La pyramide participe du symbolisme du tertre à vertus magiques. Le tertre évoque la colline qui émergea des eaux primordiales et représente donc l’existence.
La mort est combattue par ce puissant symbole.

La pyramide est aussi un symbole ascensionnel de par sa forme, ses degrés.
Les arêtes et l’inclinaison des couloirs figurent les rayons du soleil descendant sur terre.
La pyramide serait aussi l’image la plus sobre et la plus parfaite de la synthèse ainsi que de la convergence ascensionnelle.
La pyramide est un analogue de l’escalier particulièrement évident dans les pyramides à degrés.
Lieu de rencontre entre deux mondes : le monde magique des rites funéraires (retenue indéfinie de la vie, passage) et le monde rationnel de la géométrie et des modes de construction.
Les alchimistes verraient dans les rapports géométriques de la pyramide un exemple de résolution du problème de la quadrature du cercle.

• Tour

Etymologie : du latin « turris » altération de « tornare » (tourner)
Archéologie : La ziggourat est une tour à étages couronnée d’un temple, édifice sacré, tourné vers le ciel, dont la fonction est de canaliser la puissance divine sur terre
Mythologie : Tour de bronze dans laquelle fut enfermée Danaë . Zeus l’y visita sous forme de pluie d’or
Symbolique : Montagne sacrée (cf. les temples de Angkor et de Boroboudour en Asie)
Tentative de rétablir l’axe primordial pour s’élever jusqu’à Dieu
Fonction d’unification des trois mondes ( le souterrain, le terrestre et le céleste) Dans la bible, au contraire, la tour est le symbole de l’orgueil humain et au plan collectif de la cité riche, puissante et idolâtre en opposition à la Jérusalem céleste (voir Jérusalem céleste)
Entente orgueilleuse et tyrannique, confusion et catastrophe

• Ville

Etymologie : du latin « villa »
Les trois principaux plans de développement sont

  • –  Le concentrique
  • –  Le radiocentrique
  • –  Le damier ou plan quadrilléCertaines villes sont spécialisées : villes marchés (Parthenay), industrielles (Manchester), portuaires (Hambourg), administratives (Washington), culturelles (Oxford), religieuses (Rome, Bénarès)
    Symbolique : La ville s’apparente au principe fémininSouvent maternelle, elle apporte vie, protection, limite et contenance
    Parfois prostituée, mère corruptrice et corrompue, elle cultive mort et malédiction
    « Babylone la grande, mère des répugnants, prostituée de la terre »
    Selon la pensée médiévale, l’homme est un pèlerin entre la cité du bas et la cité du haut.

Héliopolis : ville du soleil
Kash : ville lumière
Salem : cité de la paix
Luz Amandier : maison de Dieu Jérusalem céleste

Source:

Balestra Raymond, Encyclopédie Larousse, Dictionnaire étymologique Larousse, Dictionnaire des symboles Seghers.

architecture symbolique, alchimie

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